Le projet « Salvar a Carmen » part du roman Carmen de Prosper Mérimée (1845) et de sa version en opéra de George Bizet (1875) pour effectuer une recherche sur la stylisation de la violence faite aux femmes dans les arts de la scène.
Sur les mesures de la partition de Bizet ainsi qu'à travers d'innombrables versions chorégraphiques, le meurtre de Carmen, la jalousie et la vengeance machiste sont devenus un crime perpétré, virtuellement, une infinité de fois. Qu'est-ce qui nous émeut en tant que spectateur.ices et qu'est-ce qui nous laisse indifférent.e.s au XXIème siècle, quand on assiste à l'histoire d'une femme assassinée par son amant ? La beauté musicale de l'œuvre suffit-elle à justifier la mise en scène d'une femme punie de mort en paiement de sa liberté sexuelle et affective ? Dans ce projet, la Compagnie Fernando López examine comment re-signifier l'histoire d'une femme qui est devenue un stéréotype universel de la femme espagnole et espère proposer une fin alternative à la vision actuelle de l'amour, du désir et de la féminité. Comment finirait Carmen si le triangle amoureux avec Don José et le torero était en fait un lien polyamoureux à trois?
« Nous nous demandons comment l'énergie créatrice et les affections circulent de cette manière triangulaire, et comment les rôles binaires typiques des duos peuvent être surmontés et/ou transformés dans le format trio, qui, dans ce cas, sera composé de Carmen Muñoz (interprète), Salvador S. Sanchez (dramaturge) et Fernando López (danseur et chorégraphe) », explique la Compagnie.