Laure Roldàn est en résidence à la Kulturfabrik dans le cadre de son travail de recherche autour du bonheur. Il s’agit dans un premier temps d’une résidence d’écriture, du 22 au 25 janvier 2024, puis elle sera rejoint par Antoine Raffali et Aurélie Boquien, pour une résidence de recherche sur le sujet, du 29 janvier au 2 février 2024. Une sortie de résidence publique aura lieu pour le vendredi 2 février à 16h. Entrée libre & inscriptions ici.
A noter qu'un atelier d'écriture sur le bonheur est également organisé dans le cadre de cette résidence. Il aura lieu le mercredi 24 janvier au Trach, de 18h à 20h30. Infos & inscriptions ici.
Mot de l'artiste
Le bonheur... est une création au plateau autour du film d’Agnès Varda, Le Bonheur, sorti en 1965 et d’autres textes de Bergman, Camus, Flaubert… et d’autres essais et écrits philosophiques. Un bal de couples, une fugue, des variations amoureuses, une palette de moments, des réveils et des endormissements, une couture de famille et de liberté́, des regards superposés sur la place de la femme et l’ancrage de l’homme... Que signifie se confronter aujourd’hui, en 2023, à ce que le film soulève d’énigmatique ? De l’époque et de l’endroit où nous nous situons, comment parlons-nous du bonheur ? Comment le cherchons-nous, comment le pensons-nous ? Cette résidence de deux semaines se veut être une exploration joyeuse et esthétique des manières dont cet idéal impensé (il va de soi que chacun.e de nous recherche le bonheur, non ?) structure nos relations, nos sentiments, nos choix. Avec quelques questions directrices : aujourd’hui, quelles images pourraient matérialiser le « bonheur » ? Quelle place ce potentiel bonheur peut-il encore se frayer ? Les attributs du bonheur sont-ils le bonheur ?
Le film servira de support à notre recherche. A l’instar d’Agnès Varda qui s’empare d’une photo de magazine pour construire sa fiction, nous nous approprions le film pour explorer ces facettes du couple. Les espaces et ellipses laissés par le film, les énigmes seront autant de pistes pour nourrir notre boite à outils “à la recherche du bonheur” . Si le couple est une traversée de vie, comment traduire cette traversée au plateau ? Peut-être de manière impressionniste, comme Varda, par touches successives dont émerge le tableau d’une vie heureuse à deux ? Le bonheur se trouverait dans l’accumulation de détails, couches de couleur, motifs, peinture, bouquets, affiches... Loin des grands gestes romantiques et des ruptures éclatantes, nous chercherons le bonheur dans les instants quotidiens, partagés, le café qu’on prépare pour l’autre et les chansons qu’on chante à deux. Comment alors sommes-nous modelés, façonnés par l’autre, à quelle image du bonheur cherche-t-on à correspondre ?
Avec l’aide de la chorégraphe Rhiannon Morgan nous explorerons la danse, pour traduire le souffle esthétique qui traverse le film. Un pas de danse qui s’épuise, comme une histoire d’amour s’embellit, s’épanouit, se fane. Sans moralité, je voudrais disséquer le bonheur en couple, le mettre sous cloche, l’expérimenter - à travers des variations de situations, des palettes de sentiments.