Depuis 2019, la Kulturfabrik travaille avec des illustrateurs·rices du pays ou de la Grande Région pour une communication plus créative et pour soutenir la scène locale. En 2021, nous avons ainsi choisi de collaborer avec l'artiste Julie Wagener qui a réalisé les visuels de nos programmes mensuels. En 2022, c’est au tour de Studio Soleil.  

Juin 2022 

Pour le visuel du programme de juin 2022, Studio Soleil a utilisé plusieurs photos de la compagnie „Theater of Fire“ prises en 1998 à l‘occasion des festivités de réouverture de la Kufa, restée fermée presque deux ans pour subir de gros travaux de rénovation.

Mai 2022

Pour réaliser le visuel de notre programme de mai 2022, Studio Soleil a notamment utilisé plusieurs photos prises entre 1995 et 1998 lors des dernières grandes rénovations de la Kulturfabrik.

En 1993, le gouvernement luxembourgeois et la Ville d'Esch acceptent d'investir dans la rénovation des bâtiments. Le FEDER (Fonds Européen de Développement Régional), dont l'objectif est d'aider à la reconversion des régions gravement affectées par le déclin industriel, accepte de prendre en charge la moitié des frais de rénovation de l'ancien abattoir.

De janvier 1997 à octobre 1998, le bâtiment est carrément fermé pour subir ces gros travaux. Le site rénové de la Kulturfabrik ouvre officiellement ses portes le 2 octobre 1998.

Avril 2022 

Pour réaliser le visuel de notre programme d’avril 2022, Studio Soleil a utilisé une photo prise en 1999 lors d’un marché aux puces organisé dans la cour de la Kufa.

Le centre culturel a rouvert ses portes depuis moins d’un an au moment de cette photo. De janvier 1997 à octobre 1998, le bâtiment était en effet fermé pour subir de gros travaux de rénovation. Financés avec des fonds publics mis à disposition par l’Union européenne, le gouvernement luxembourgeois et la Ville d'Esch-sur- Alzette, ces travaux ont été exécutés dans le respect de l'esprit et des structures architecturales originelles de l’ancien abattoir.

Le 2 octobre 1998, le site rénové de la Kulturfabrik ouvre officiellement ses portes.

Mars 2022 

Pour réaliser le visuel de mars 2022, Studio Soleil a utilisé une photo prise le 3 septembre 1983 rue de Luxembourg. L’abattoir municipal est alors un squat artistique et une terre d’accueil pour de nombreux collectifs et artistes. Pourtant, la situation du nouveau Schluechthaus reste précaire et la commune projette de vendre l’ancien abattoir. Les locaux sont proposés à la vente en mars 1983. La vente aux enchères fait d’abord chou blanc mais à la fin de l’été, une station-service fait une offre. Une annonce qui fait bondir les nombreux artistes qui squattent les lieux. Le 3 septembre 1983, ils organisent un blocage de la rue de Luxembourg, artère principale de la ville.

Michèle Hemmer, présente sur la photo, se souvient: 

« A l’époque je faisais partie du groupe de théâtre qui squattait les lieux. Je jouais dans des pièces et surtout j’aidais à les organiser. Un jour, on a appris que l’abattoir allait être démoli pour y installer une grande station-service. Ni une ni deux, on a décidé de se mobiliser. On a sorti une partie des cages de l’abattoir et on a bloqué la rue. On était là pendant de très longues heures. On bloquait le trafic vers Esch et vers Luxembourg. C’était incroyable ! Cette photo est la seule qui a été prise ce jour-là. Je me souviens qu’il faisait très moche. Il pleuvait et nous étions trempés jusqu’à l’os. Mais notre action a fait sensation. La presse a largement couvert l’évènement et une pétition a été lancée dans la foulée ».

Après cela, les artistes ont continué à se mobiliser et ont organisé plusieurs autres manifestations (dont une manifestation au Escher Theater). Efficaces, ces actions parviennent à alerter l’opinion publique et politique. Après de nombreux débats politiques, la Kulturfabrik reste aux mains des artistes. Une convention est même signée avec la commune en 1984.

Janvier 2022

Pour réaliser le visuel de janvier 2022, Studio Soleil a utilisé une photo prise en 1981 à l’entrée de la Kulturfabrik, ancien abattoir municipal devenu lieu culturel.

Au début des années 1980, le sud du Luxembourg est touché par la crise sidérurgique. À Esch-sur-Alzette, le budget culturel, déjà restreint, est investi exclusivement dans les institutions culturelles « traditionnelles ». Pourtant, une partie de la jeunesse eschoise ressent le besoin de s’exprimer librement et en dehors du cadre officiel. Parallèlement, en 1979, l’ancien abattoir municipal, datant de 1885-86, ferme ses portes. En 1980, Ed Maroldt, enseignant au Lycée de Garçons d’Esch-sur-Alzette, y monte avec sa troupe du lycée la première pièce d’une longue série « Das Konzert zum heiligen Ovid ». Ce sont les acteurs de cette pièce que l’on peut voir sur cette photo.

Ed Maroldt se souvient : 

« Dans les années 50, j’accompagnais souvent mon grand-père à l’abattoir car il avait une épicerie fine. Le médecin-vétérinaire apposait un tampon de conformité sur les salaisons vendues dans son magasin. Je profitais alors de ce temps d’attente pour m’aventurer toujours plus profondément dans ce lieu de mort. Lieu d’énergies négatives que je réussirai un jour à domestiquer en le transformant en lieu culturel. Je me souviens encore quand, quelques années plus tard, Conny, Rosario et moi avons nettoyé l’abattoir au karcher pour enlever la graisse qui s’était fixée au carrelage dans la salle appelée alors Vorkühlhalle. C’est là que nous avons présenté la première pièce de la Kufa "Das Konzert zum heiligen Ovid". »

De haut en bas, de gauche à droite

Pierre Rauchs, Michel Clees et Denise Grégoire
Claude Waringo, Rosario Grasso et Bob Flammang
Claude Schmit, Ed Maroldt, Haidy Jacobi, Lambert Schlechter, André Detampel et Fernand Mathes
Photo prise par Conny Scheel