Bon anniversaire Sacha !
Sacha Hanlet est « Artiste-Associé en résidence » à Kulturfabrik depuis pile un an ! Il a signé sa convention le 15 mars 2021. Après avoir accueilli Sandy Flinto et Pierrick Grobéty de 2018 à 2021, il est le deuxième artiste à bénéficier de ce statut.
Membre du groupe Mutiny on the Bounty, Sacha Hanlet est auteur-compositeur, interprète, musicien et producteur. Son projet « Them Lights » est né en 2017. Savant mélange de pop, d’électro et de r’n’b, la musique de Them Lights se veut avant-gardiste, sombre et groovy.
Sacha répond à nos questions et dresse le bilan de sa première année de résidence...
Cela fait un an que tu es Artiste-Associé à la Kulturfabrik, quel premier bilan tires-tu de cette résidence ?
Depuis que j’ai pris mes quartiers à la Kufa, j’ai pu toucher un peu à tout, mais ce qui est le plus important, c’est que j’ai eu du temps. Ce qui n'a jamais été le cas jusque-là. J’ai toujours voulu tout précipiter et tout faire moi-même. Et ma situation artistique était telle que je devais aller vite. En arrivant ici, j’ai pu me poser et tout remettre à zéro et me laisser du temps pour mûrir le projet.
Concrètement, comment cela s'est matérialisé ?
J’ai travaillé et testé mes prestations live grâce à deux résidences techniques d’une semaine dans la Grande Salle de la Kufa. J’ai commencé à prendre des cours de piano. Un batteur a rejoint le projet. J’ai beaucoup avancé sur l’écriture de mes textes, ce qui était un grand problème pour moi. J’ai d’ailleurs travaillé avec des paroliers dont Jana (a.k.a. Francis of Delirium). J’ai plein de nouveaux morceaux qui sont quasi finis. Pour résumer, j’ai avancé au niveau technique, artistique et administratif. Enfin, le fait de recevoir une aide financière de la Kufa me permet (enfin) de rémunérer les gens qui viennent m’aider. Tout cela fait que je deviens un meilleur musicien et c’est ce que je voulais. En un an de résidence, j’ai pu faire les pas les plus grands depuis que Them Lights existe.
Ton studio d’enregistrement était jusque-là chez toi, mais tu as choisi de le déménager ici. Pourquoi ce choix ?
Je vais paraître un peu ésotérique, mais j’ai vu la salle et j’ai ressenti un truc, un vibe, qui m’a tout de suite parlé. D’abord, j’ai amené un petit ordi et une carte son et puis je me sentais tellement bien que j’ai décidé de tout ramener. J’ai emménagé à l’été 2021 et j’ai adoré, car il y avait le Kufa Summer Bar qui était ouvert, il y avait des concerts en extérieur. Il y avait tout une vie qui était là. Ici, je sens le bon vibe des gens qui viennent à la Kufa, des gens qui y travaillent (et que je croise dans la cuisine commune), du personnel du bar (que j’adore et que je vois très souvent car mon studio est à côté). J’aime toutes ces interactions que je n’avais pas tout seul chez moi. Et quand je fais venir des amis ou des collaborateurs ici, ils me parlent aussi de cette ambiance particulière.
En un an de résidence, j’ai pu faire les pas les plus grands depuis que Them Lights existe
Tu as répété 17 ans avec Mutiny on the Bounty à la Kufa. Ton ancien studio de répétition est à quelques pas, ça te fait quoi ?
C’est assez génial. J’ai un lien très fort avec la Kufa, c’est évident. Et ce qui est drôle, c’est que René (ndrl : René Penning, directeur de la Kufa) m’a dit que la salle dans laquelle je suis a accueilli les tous premiers concerts du squat. J’étais trop jeune à cette époque. Je n’habitais pourtant pas loin de la Kufa, à 300-400 mètres, et je voyais passer les punks et les hardcoreux dans la rue sans savoir où ils allaient. Je pense que cela rajoute à l’ambiance de ce lieu dans lequel j’ai maintenant mon studio et où je passe 8 heures par jour, parfois même plus.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Je veux continuer à faire des efforts pour sortir du Do it Yourself, j’ai pris l’habitude de tout faire tout seul et je dois me libérer de cela. Quand tu fais un peu tout, tu ne fais rien. Je veux de plus en plus demander de l’aide et des inputs à des experts. Je vais continuer à faire des résidences techniques, je vais sortir des nouveaux morceaux et recommencer à me produire. En 2021, j’ai refusé des concerts car je voulais être vraiment prêt. La sécurité de cette résidence me permet de dire non pour ne rien précipiter. Quand Them Lights remontera sur scène, je veux que cela soit hyper bon !
Le comité de pilotage de ta résidence est constitué d’une personne de la Kulturfabrik, une personne du Rocklab et une personne de Kultur.lx, quel est ton lien avec ce comité ?
Pour l’instant, j’ai surtout travaillé avec Marc Scheer (ndlr: programmateur de la Kulturfabrik). J’ai fait plusieurs fois appel au Rocklab pour des questions administratives. Maintenant que je vais sortir des nouveaux morceaux et que je veux remonter sur scène, je vais davantage travailler avec Kultur.lx pour m’aider notamment à mieux diffuser ma musique et m’exporter en organisant par exemple des showcases dans des festivals.
- Propos recueillis par Fatima Rougi -