La Maison des Auteurs et Autrices Dramatiques (MAAD) tient sa première saison de résidences d’écritures à la Kulturfabrik de janvier à août 2024. Le public est invité à découvrir chaque texte lors d’une sortie de résidence ouverte au public. Les horaires précis seront à retrouver sur le site internet de la Kulturfabrik au fil des mois.
La MAAD est un dispositif explorant les nouvelles façons d’écrire et de diffuser l’écriture. Proposé par Le Gueuloir avec le soutien de la Kulturfabrik, il s’articule autour de résidences d’écriture expérimentales, scéniques, infusées du réel, et/ou du fictif. Le projet est un incubateur de textes, un espace de vie, une plateforme de rencontres, un projet artistique visant à faire découvrir les « écritures scéniques actuelles ».
"La Stupéfaction" de Marie Provence
Par la fiction s’ouvre alors l’espace du fantasme et du désir…
Dans une société marquée par l’injonction au bonheur, l’éloge de la résilience et de l’individualisme, La Stupéfaction propose un autre chemin, celui de l’expérience du collectif. Par l’entraide qui va se construire sous les yeux des spectateur·rices, par la distance créée par l’humour et l’absurde, La Stupéfaction raconte qu’autre chose peut naître de la douleur – loin du tragique, loin du fatalisme. « Avec La Stupéfaction je veux offrir un miroir à toutes celles et ceux qui ont été frappés par la violence d’une telle rupture », confie Marie Provence.
"Derrière les Barricades" de Franck Lemaire
... ou comment ne pas rater sa révolution populaire
Derrière les barricades est une épopée catastrophe qui dresse un portrait au vitriol de la fracture sociale et des inégalités planétaires. Un voyage interstellaire révolutionnaire, un réquisitoire à la vitesse de la lumière.
"Mal(l)adie" de Aude-Laurence Biver
Questionner les possibilités d’occuper les tiers lieux dans cette ère de la bétonisation et de l’artificialisation des sols.
Alors qu’il a élu domicile sur une parcelle de forêt, Basile, un ancien artiste de street-art de renom, tente de mettre sur pied un projet de réhabilitation de la friche industrielle attenante. Un matin, il apprend que le terrain est convoité par un conglomérat industrialo-commercial qui projette d’y construire un « parc d’activités commerciales ».
"Nos états d’hommes" d’Emmelyne Octavie
Une pièce de théâtre aux allures de longue prière à la foi douteuse et sérieuse.
Trois femmes, obsédées par leur foi et leur relation à Dieu, rapportent chaque jour dans une forme de compétition leurs souffrances à ce dernier qui n’a que faire de tout ce brouhaha.
"Terre-ville" de Maud Galet Lalande & Lou Dussaut
Les destins discrets de femmes isolées qui élèvent seules leurs enfants
Terre-Ville, ce sont ces quartiers résidentiels bordés d’autoroutes, ce sont ces zones commerciales toute proches, ce sont ces maisons mitoyennes à travers les murs desquels on capte des bribes de quotidiens dont on ne se préoccupe pas car il est de bon ton de se mêler de ses affaires.
Terre-Ville, ce sont ces mères célibataires qui y élèvent seules leurs enfants au long de journées sans fin, des situations tellement banales et silencieuses qu’on finit par les trouver « normales ».
Comme choisie au hasard, la pièce raconte le quotidien d’une de ces femmes et de sa fille, loin de ces clichés — « cassos », « précaires », « abonnées aux allocs » ; ou à l’inverse « superwoman » « warrior » — que l’on assimile souvent aux mères seules.
"Fragile" de Pierre Soletti
L’écriture, avantageusement poétique, évoque les différentes impressions procédant du mot FRAGILE.
Un état des lieux de la condition d’être humain. Un motif pour deviser sur l’amertume face à la brièveté de l’existence mais également la joie qu’il y a à créer, inventer, aller à la rencontre de l’autre, visiter l’inconnu... et qui fait la nique à cette brièveté annoncée, puisque le plus beau pied de nez qu’on puisse faire à la mort, est de bien vivre.
"Les yeux perçants comme des louves" de Métie Navajo
Pourquoi sommes-nous sorties de la forêt ?
À l’origine de ce projet, il y a l’histoire de Marie-Angélique le Blanc, une de ces « enfants sauvages » mais aussi de sa comparse anonyme dont on ne sait guère grand-chose, si ce n’est qu’elle est noire, qu’elle serait probablement une esclave importée de Palestine ou d’Érythrée, et qu’elle trouve la mort tuée par un chasseur quand les deux jeunes filles sortent ensemble de la forêt, à côté de Songy, en septembre 1731.